Charles CHAPLIN
Nom
de Naissance : Charles Spencer CHAPLIN, Jr.
Titre
Honorifique : KBE (Chevalier dans l'Ordre de
l'Empire Britannique) depuis 1975.
Né
le : Mardi 16 Avril 1889
Lieu
de naissance : Walworth (East Lane), Londres (Comté:
Royaume d'Essex; Pays: Angleterre, Grande-Bretagne, Royaume-Uni)
Décédé
le : Dimanche 25 Décembre 1977
Lieu
de décès : Vevey (District: Vevey; Canton: Vaud; Pays:
Suisse)
Cause
du décès : Des suites d'une bronchite pendant son
sommeil.
Lieu
d'Inhumation : Cimetière de Corsier,
Corsier-sur-Vevey (District: Vevey; Canton: Vaud; Pays: Suisse)
Liens
Familiaux
Époux
de :
1. Mildred HARRIS. Comédienne américaine. Née
le: 18 Avril 1901. Lieu
de naissance: Cheyenne (Comté: Laramie; État:
Wyoming; Pays: États-Unis d'Amérique). Décédée
le: 20 Juillet 1944. Lieu
de décès: Hollywood (Comté: Los Angeles; État:
Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Cause
du décès: D'une pneumonie, après une intervention
chirurgicale.
Mariés
le: 23 Octobre 1918. Divorcés
en: 1920.
Enfant
:
Norman Spencer CHAPLIN.
Né le:
7 Juillet 1919. Décédé le:
10 Juillet 1919.
2. Lita GREY. Comédienne américaine. Nom
de naissance: Lillita Louise MacMURRAY. Née
le: 15 Avril 1908. Lieu
de naissance: Hollywood (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Décédée
le: 29 Décembre 1995. Lieu
de décès: Los Angeles (Comté: Los Angeles; État:
Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Cause
du décès : D'un cancer.
Mariés
le: 26 Novembre 1924. Divorcés
le: 25 Août 1928.
Enfants
:
1. Charles CHAPLIN Jr.
Comédien américain. Nom de
naissance: Charles Spencer CHAPLIN Jr. Né
le: 5 Mai 1925. Lieu
de naissance: Beverly Hills (Comté: Los
Angeles; État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Décédé
le: 20 Mars 1968. Lieu
de décès: Hollywood (Comté: Los Angeles; État:
Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Cause
du décès: D'une thrombose coronaire (caillot sanguin)
dûe à l'abus d'alcool.
2. Sydney CHAPLIN.
Comédien américain. Nom de
naissance : Sydney Earle CHAPLIN. Né
le: 31 Mars 1926. Lieu
de naissance: Los Angeles (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique).
3. Paulette GODDARD. Comédienne, Interprète et
Productrice américaine. Nom de
naissance: Marion Pauline GODDARD LEVY. Née
le: 3 Juin 1910. Lieu
de naissance: Whitestone Landing, Long Island
City (Cité: Long Island; État: New York; Pays: États-Unis d'Amérique). Décédée
le: 23 Avril 1990. Lieu
de décès: Ronco sopra Ascona (District: Locarno;
Canton: Tessin; Pays: Suisse). Cause du
décès: D'une crise cardiaque.
Mariés
en: Juin 1936. Divorcés
en: Juin 1942. (*Des doutes subsistent sur la
validité de cette union, aucun certificat officiel n'ayant été trouvé...)
4. Oona CHAPLIN. Comédienne occasionnelle américaine. Nom
de naissance: Oona O'NEILL. Née
le: 13 Mai 1926. Lieu
de naissance: Hamilton (Îles Bermudes [Colonie
Britannique]). Décédée le:
27 Septembre 1991. Lieu de
décès: Corsier-sur-Vevey (District : Vevey; Canton:
Vaud; Pays: Suisse). Cause du
décès: De complications suite à l'opération d'un cancer
du pancréas.
Mariés
le: 16 Juin 1943. Jusqu'au:
25 Décembre 1977 [jour du décès de Charles CHAPLIN].
Enfants
:
1. Geraldine CHAPLIN.
Comédienne américaine. Nom de
naissance: Geraldine Leigh CHAPLIN. Née
le: 31 Juillet 1944. Lieu
de naissance: Santa Monica (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). (1 fils, né de sa relation avec
le réalisateur espagnol Carlos SAURA).
2. Michael CHAPLIN.
Comédien occasionnel américain. Né
le: 7 Mars 1946. Lieu
de naissance: Santa Monica (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Père
de : 1. Carmen CHAPLIN, comédienne américaine.
2. Dolores CHAPLIN, comédienne américaine. Née
en: 1979.
3. Josephine CHAPLIN.
Comédienne américaine. Nom de
naissance: Josephine Hannah CHAPLIN. Née
le: 28 Mars 1949. Lieu
de naissance: Santa Monica (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). (1 fils, Julien, né en 1980 de
sa relation avec le comédien et réalisateur français Maurice RONET).
4. Victoria THIERRÉE
CHAPLIN. Comédienne, Metteur en scène et Chorégraphe française. Nom
de naissance: Victoria CHAPLIN. Née
le: 19 Mai 1951. Lieu
de naissance: Santa Monica (Comté: Los Angeles;
État: Californie; Pays: États-Unis d'Amérique). Mère
de: 1. Aurélia THIERRÉE, Comédienne et Danseuse
française. Née le:
24 Septembre 1971. Lieu de
naissance: Paris (Département: Ville de Paris; Région:
Île-de-France; Pays: France). 2. James THIERRÉE, Comédien, Danseur, Auteur et
Metteur en scène français. Nom de
naissance: James Spencer THIERRÉE. Né
le: 2 Mai 1974. Lieu
de naissance: Lausanne (District: Lausanne;
Canton: Vaud; Pays: Suisse).
5. Christopher CHAPLIN.
Comédien américain. Nom de
naissance: Christopher James CHAPLIN. Né
le: 6 Juillet 1962. Lieu
de naissance: Corsier-sur-Vevey (District:
Vevey; Canton: Vaud; Pays: Suisse).
6. Jane CHAPLIN.
Comédienne et productrice occasionnelle américaine.
7. Eugene CHAPLIN.
Président du Festival International du Film de Comédie de Vevey (District:
Vevey; Canton: Vaud; Pays: Suisse). Père
de: Kiera CHAPLIN, Mannequin, Comédienne et
Productrice américaine. Nom de
naissance: Kiera Sunshine CHAPLIN. Née
le: 1er Juillet 1982. Lieu
de naissance: Belfast (Province: Ulster; Pays:
Irlande du Nord, Royaume-Uni).
8. Annette-Émilie
CHAPLIN.
ACTEUR, RÉALISATEUR,
SCÉNARISTE, CHEF MONTEUR, PRODUCTEUR ET COMPOSITEUR ANGLAIS
BIOGRAPHIE
Pour le poulbot que j'étais, bâfré de
pellicule cinématographique depuis ma naissance, il n'y avait déjà plus le moindre
doute: le Père Noël n'a jamais été un patriarche bedonnant à longue barbe,
cocher d'un traîneau tiré par des rennes. C'était au contraire un petit homme à
la silhouette presque malingre, aux sourcils et à la moustache d'un noir épais,
à la démarche de canard, coiffé d'un chapeau melon, engoncé dans un costume
sombre élimé et poussiéreux, occupé à faire tournoyer sa canne, exécutant mille
facéties et tours à l'envi, entre deux courses-poursuites avec les forces de
l'ordre....
Dans l'esprit des petits et des grands enfants cinéphiles, le
Père Noël est mort le 25 décembre 1977 dans un pays certes couleur de neige: la
Suisse... Inutile donc de trépigner dès potronminet devant la cheminée noire de
suie dans l'attente de l'Autre, le faux, le Lapon estampillé aux couleurs de
Coca-Cola; il valait mieux ce matin-là regarder la suite d'hommages en boucle
venus de toute part et les images en noir et blanc de nos récepteurs ; il
valait mieux revoir, les yeux embués de larmes, la scène finale des "Temps
modernes", où Charlot, main dans la main avec Paulette GODDARD, et
tournant le dos à la caméra, s'éloignait sur une route à la destination
incertaine, dans un fondu enchaîné... La route, cette fois, devenait le
douloureux symbole de l'aller simple pour l'Éternité...
Tous les superlatifs du monde ne suffiront jamais à mesurer le
tribut que l'on doit à Charles CHAPLIN, créateur du plus célèbre vagabond de
l'écran et l'un des plus grands génies de toute l'histoire du cinéma... Au-delà
de la beauté et de la profondeur de ses films, la quintessence de son art
réside dans la vision intemporellement tendre et cruelle qu'il offre de notre
monde...
L'aura de l'artiste est entretenue de mystères insondables, à
commencer par le secret de sa naissance et de ses origines... Ainsi a-t-il
écrit dans son autobiographie être né le 16 Avril 1889 vers huit heures du soir
à Walworth, un faubourg londonien, mais les registres officiels ne portent
nulle trace de son nom... Lui-même a déclaré un jour, comme pour mieux
brouiller les pistes, avoir poussé son premier cri à Fontainebleau, en France
(sic !)... De ses parents, on ne sait également que des choses éparses: qu'en
est-il des ascendances irlandaise et gitane de sa mère? Ce dont on est sûr, en
revanche, c'est que Charles CHAPLIN est un enfant de la balle: son père,
Charles CHAPLIN Sr. est un chanteur de caractère et sa mère, Hannah HILL, a
œuvré dans le music-hall comme danseuse et comédienne sous le pseudonyme de
Lily HARLEY... Mari et femme ont rôdé un temps un numéro de duettistes dans
plusieurs villes d'Angleterre, avant de se séparer: le petit Charles a un an à
peine. Celui-ci a trois demi-frères: Sidney, son aîné, est né d'un premier
mariage de sa mère avec un bookmaker, Sidney HAWKES; suivront Guy et Wheeler
DRYDEN, que Hannah HILL aura de l'acteur Leo DRYDEN, rencontré lors d'une
tournée en Amérique...
S'il naît dans une certaine aisance, la situation du petit
Charles ne tarde pas à se détériorer... Lorsque ses parents se séparent, Sidney
et lui restent avec leur mère. Les ressources s'amenuisent vite, et, un soir,
lors d'une représentation, la voix d'Hannah se brise, la contraignant à
interrompre son numéro; Charles, resté en coulisses, est poussé jusqu'à la
scène par le gérant, qui l'a remarqué... Là, loin de se décontenancer, Charlie,
alors âgé de cinq ans, se met à chanter, danser, exécuter des imitations,
parodiant même sa pauvre mère!... Sa voix est tracée, mais, en attendant,
Hannah, sans travail, sombre dans l'alcoolisme et la maladie... Il faut l'interner;
Sidney et Charlie se retrouvent donc à l'orphelinat;
c'est de cette époque qu'ils noueront des liens d'affection indéfectibles...
En 1908, Charlie intègre la troupe de Fred KARNO, où se mêlent
indifféremment pantomimes (genre où la voix est proscrite), acrobaties, danses
et sketches. Il excelle sur le devant de la scène, tandis que Sidney est chargé
de fournir des sujets... C'est au sein de cette troupe que CHAPLIN peaufine une
formidable composition d'ivrogne mondain, qu'il reproduira par la suite dans
plusieurs de ses films dont "Les Lumières de la ville"... Au sein de
la troupe, il côtoiera un autre espoir, un certain Stanley Jefferson, amené
plus tard à faire lui aussi une remarquable carrière à l'écran sous le
pseudonyme de Stan LAUREL...
Lors d'une tournée américaine de la troupe, en 1912, où Stan
Jefferson l'accompagne (Sidney, lui, restera en Angleterre), deux producteurs
pionniers, Adam KESSEL et Charles BAUMAN, proposent à CHAPLIN de faire du
cinéma dans l'une de leurs compagnies nouvellement fondée, la Keystone. Le
jeune prodige accepte un engagement d'un an à 150 dollars par semaine. Au sein
de la Keystone, trois hommes, qui vont rapidement se faire une réputation
durable: le directeur artistique Mack SENNETT et le réalisateur sont chargés de
confectionner de courtes bandes comiques (d'une durée de deux bobines), tandis
que D.W. GRIFFITH (futur réalisateur de la fresque "Naissance d'une nation
[Birth Of A Nation]" en 1915) a déjà pour mission les films de prestige et
les westerns... À la Keystone règne le burlesque le plus débridé: le gag de la
tarte à la crème y est élevé au rang d'art... Outre Mabel NORMAND, CHAPLIN y
rencontre Mack SWAIN, l'acteur "poids lourd" qu'il dirigera plus tard
dans "La Ruée vers l'or"...
Le premier film que tourne Charlie en 1914 s'intitule
"Charlot journaliste (Making A Living)", mais son titre français est
un leurre commercial: CHAPLIN n'a pas encore créé son personnage de Charlot.
Pourtant, les composantes antagonistes qui définiront le fameux vagabond sont
déjà là: un subtil mélange de clochard et d'aristocrate oscillant sans cesse
entre exclusion et dandysme, un cynique que n'auraient pas renié les écrivains
du décadentisme... En vérité, la naissance de Charlot pourrait être estimé
presque à coup sûr au film "Charlot et le Chronomètre (Twenty Minutes Of
Love)", toujours en 1914, puisque c'est dans cette bande que CHAPLIN
affiche pour la première fois presque au complet les accoutrements et les
accessoires qui feront la griffe du célèbre personnage de gentleman-vagabond...
Avec Roscoe "Fatty" ARBUCKLE pour principal comparse, Charlie affine
au fur et à mesure son personnage dans une trentaine de films pour la Keystone:
il y exerce tous les métiers, ne dédaigne pas de faire la noce, fait tourner le
"cop" (le flic qui fait sa ronde) en bourrique, et surtout quitte
progressivement son cynisme et son agressivité pour un personnage plus sensible
et romantique, volontiers amoureux...
"Le Roman comique de Charlot et Lolotte (Tillie's
Punctured Romance)", en 1914, constitue la première incursion de CHAPLIN
dans le long métrage comique (6 bobines), mais c'est toujours Mack SENNETT qui
réalise, les premiers essais de Charlie derrière la caméra n'étant pour l'heure
guère concluants... Qu'importe! Ce film est un succès qui dépasse largement les
frontières de la Nouvelle-Angleterre, et Charlot devient en quelque sorte le
premier objet de "merchandising" de toute l'histoire du spectacle:
poupées, cartes à jouer et même bandes dessinées croquent sa silhouette... En
France, le personnage arrive dans les salles au printemps-été 1915, et le
succès ne se fait pas attendre: c'est le distributeur Jacques HAÏK qui francise
son nom en Charlot, le public rit toujours de bon cœur, et même les
surréalistes, sous la houlette d'André BRETON, vouent une fervente admiration à
la vedette... Un peu malgré lui (CHAPLIN n'a jamais caché son profond respect
pour le comique français), Charlot éclipse bientôt la réputation de Max
LINDER...
En novembre 1914, en signant pour la compagnie concurrente
Essanay un contrat d'un an (avec un salaire de 1.250 dollars par semaine à la
clé), CHAPLIN franchit un nouveau pas: il crée le mimodrame (jeu avec les
objets); le sentiment se transforme aussi : Charlot intègre la notion de
sacrifice amoureux à son personnage. Il a d'ailleurs pour partenaire principale
à l'écran celle qui partage désormais sa vie: Edna PURVIANCE... (l'estime entre les deux partenaires ne souffrira pas de leur
séparation - ce qui est rare dans une vie d'homme agrémentée de déboires sentimentaux
-, et CHAPLIN gardera une profonde tendresse pour Edna, jusqu'à la mort de
cette dernière en 1958)...
Au début de 1916, c'est une nouvelle marche de gravie dans
l'ascension de CHAPLIN... Sur les conseils de son frère Sidney, devenu son
manager, il ne renouvelle pas son contrat pour l'Essanay, et signe pour la Lone
Star Mutual un contrat de 12 films, moyennant la somme de 10.000 dollars par
semaine!... L'accord se révèlera une poule aux œufs d'or pour les deux parties,
puisqu'au bout de cinq années le studio engendrera des recettes s'élevant à 25
millions de dollars... De leur collaboration naît d'abord l'un des films
majeurs de CHAPLIN: "L'Émigrant (The Immigrant)" en 1917, dans lequel
le génie de l'acteur (doublé à présent d'un remarquable metteur en scène) fait
merveille; ainsi, cette scène, où Charlot, penché par-dessus le bastingage,
semble en proie au mal de mer... Mais quand il se retourne, il amène à lui un
poisson frétillant au bout de sa ligne.... On trouve aussi dans ce film des
scènes d'une hardiesse incroyable, comme la vision de la Statue de la Liberté,
immédiatement suivie d'un plan sur les commissaires à l'immigration qui
bousculent les nouveaux arrivants... L'Amérique, qui vient d'entrer dans la
guerre, commence à vilipender l'acteur-cinéaste, et entreprend une redoutable
campagne contre lui... CHAPLIN se défendra à sa façon, affirmant que son
patriotisme à lui s'exerce par le rire et qu'il remonte le moral des
troupes!...
C'est en avril 1918 que l'acteur-cinéaste donne au public le
moyen -métrage "Une vie de chien (A Dog's Life)", où le vagabond se
prend d'affection pour un corniaud, aussi miséreux que lui: le comique
s'émancipe cette fois d'une formidable charge psychologique; la solidarité à
tout prix contre l'adversité se double d'une parabole de l'atavisme
homme/animal... Le film constitue surtout l'ébauche du projet suivant :
"Le Kid (The Kid)"... Un gamin se substitue au chien dans une trame
analogue, mais l'inspiration autobiographique ne trompe personne: Edna PURVIANCE
joue une fille-mère que la misère contraint d'abandonner son nouveau-né.
Charlot se sent obligé d'adopter l'enfant trouvé (non sans avoir un bref moment
songé à le jeter dans une bouche d'égoût!)... Nul doute que l'artiste a mis
beaucoup de son enfance dans le projet, mais il ne cède pas au misérabilisme:
dans la fiction, la mère repentante fera tout pour retrouver son rejeton... La fin heureuse du film traduit aussi l'irrépressible désir de
CHAPLIN de trouver la paix en ménage et d'être enfin père... Un désir pour
l'instant frustré: sa première femme, Mildred HARRIS, mettra au monde un enfant
qui ne survivra pas plus de trois jours, accélérant la mésentente conjugale et
la séparation fracassante des jeunes époux (HARRIS accusant CHAPLIN de cruauté
mentale)...
Une nouvelle page professionnelle se tourne dans la carrière
de CHAPLIN, au début de 1919: soucieux de plus d'indépendance, il fonde (en
partenariat avec Douglas FAIRBANKS, D.W. GRIFFITH et Mary PICKFORD) la société
de production Les Artistes Associés (The United Artists)... Le premier film
qu'il tourne pour sa compagnie est une étonnante parenthèse dans sa carrière:
si l'on sent à chaque scène les thèmes chers au réalisateur, "L'Opinion
publique (A Woman Of Paris)", en 1923, est un drame sentimental mondain
(Edna PURVIANCE, en femme de la haute société, trouve là son dernier rôle) dans
lequel CHAPLIN n'apparaît que quelques secondes: le film inaugurera en quelque
sorte le genre de la comédie de mœurs qu'exploitera Ernst LUBITSCH...
Il faudra deux ans à CHAPLIN pour mettre en boîte son film
fétiche (il y ajoutera bien des années plus tard une narration sonore et une
nouvelle partition musicale de sa composition): ce sera en 1925 "La Ruée
vers l'or (The Gold Rush)"... Les scènes d'anthologie s'y succèdent avec
un plaisir délectable pour les yeux (Charlot confondu avec un poulet par son
compagnon que la faim fait délirer, la godasse bouillie mangée avidement par le
vagabond qui suçotte les clous comme des os de gibier, la danse des petits
pains,...)... À cette même époque, CHAPLIN épouse Lita GREY (il a 35 ans; elle
en a 16), qui lui donnera deux fils.... Mais les temps sont difficiles: le fisc
lui réclame 1.135.000 dollars, et sa femme l'accuse bientôt d'immoralité,
relayée par la presse à scandales. Dans la puritaine Amérique, on le menace
d'expulsion, et on saisit les premières bobines de son nouveau film, "Le
Cirque (The Circus)"... Tombant dans une grave dépression, malgré le
soutien des intellectuels français, il ne reprend le tournage qu'un an plus
tard, passablement vieilli et éprouvé... De ce film, sorti en 1928, CHAPLIN
fera souvent silence: sa sortie est associée à trop de mauvais souvenirs qu'il
convient d'ignorer; c'est aussi en cette même année que la mère du cinéaste
(qu'il avait enfin pu faire venir auprès de lui quelques années auparavant)
décède....
Après avoir un moment songé vainement à adapter à l'écran un
"Jésus" puis un "Napoléon", il se décide pour un projet
plus "humble": la vie d'un clown aveugle... Finalement, c'est son héroïne
qui sera atteinte de cécité... "Les Lumières de la ville (City
Lights)", en 1931, est probablement le chef-d'œuvre du maître, subtil
mélange de rires et de larmes: le thème du modeste héros qui se sacrifie par
amour trouve ici un traitement poussé jusqu'aux limites du supportable, avec
une maestria remarquable. Charlot s'éprend d'une jeune fleuriste aveugle
(Virginia CHERRILL, future Madame Cary GRANT), et n'aura de cesse de vouloir
l'aider à retrouver la vue, sans rien attendre en retour... Par-delà les
séquences d'anthologie comique (Charlot sauve la vie d'un noceur suicidaire et
milliardaire qui ne le reconnaît qu'en état d'ébriété), c'est la séquence
finale que l'on retient surtout, parce qu'elle nous arrache des torrents de
larmes: Charlot, au prix de sa liberté, parvient à réunir l'argent qui
permettra à la fleuriste de retrouver la vue. A sa sortie de prison, il cherche
par tous les moyens à retrouver la jeune fille, mais elle n'est plus à
l'endroit habituel. Il finit, médusé, par la reconnaître derrière la vitrine
d'un fleuriste: Celle-ci, moqueuse, mais aussi touchée, sort de la boutique
pour lui donner une rose. Charlot tente d'abord de fuir, mais elle insiste;
celui-ci, hésitant, accepte la rose du bout des doigts, puis l'argent qu'elle
lui glisse dans la main; c'est par ce dernier contact qu'elle reconnaît enfin,
bouleversée, son bienfaiteur... Les regards qui s'échangent alors sont
extraordinaires de reconnaissance, de déception, d'amour et de tristesse
mêlés... et se passent du moindre commentaire... Car, à une époque où le
parlant a gagné le cinéma, CHAPLIN s'évertue à faire des films muets, gageant
que l'image doit supplanter le mot...
Il lui faudra attendre encore cinq ans, et le tournage des
"Temps modernes (Modern Times)" en 1936, satire de la suprématie de
la machine sur l'homme, pour voir CHAPLIN sacrifier au sonore... Sacrifice
partiel, en fait, puisqu'il s'agit surtout de bruits, ou d'onomatopées
vocales... Et quand CHAPLIN chante sur l'air de "Je cherche après
Titine", il perd ses paroles et finit dans un jargon appuyé de gestes et
de mimiques... Outre que ce film définit le personnage de Charlot pour la
première fois socialement - il appartient à la classe ouvrière -, il est marqué
par le rythme (Paulette GODDARD, est une nouvelle partenaire plutôt vive et
enjouée) et le passage du temps (la machine géante de l'usine ressemble à un
mécanisme de montre)... "Les Temps modernes", en dénonçant les
dangers de l'American Way Of Life, annoncent en filigrane la rupture de CHAPLIN
avec l'Amérique... Pourtant, il y réalisera encore plusieurs films, mais entre
deux tournages, il préfère voyager autour du monde...
L'idée du "Dictateur (The Dictator)" (1940) germe
dans l'esprit de CHAPLIN dès 1938. Le projet prend d'abord l'effet d'une boutade:
l'artiste prétend vouloir faire un film sur le chancelier allemand pour se
venger de lui, "parce que, dit-il, Hitler m'a piqué ma moustache!!!"
CHAPLIN ébauche un premier scénario, dont il sait déjà qu'il verra s'affronter
un barbier juif et son sosie dictateur... La pression des milieux diplomatiques
allemands, qui menacent les producteurs américains de boycotter leurs films, ralentissent le tournage, mais "Le Dictateur" sera
finalement montré à New York le 15 Octobre 1940...
C'est une transition importante dans la carrière de
l'acteur-réalisateur, mais également l'annonce d'un déclin progressif... Car,
si "Le Dictateur" montre quelques trouvailles qui sont autant de
radicaux symboles (Hynkel, jonglant avec un globe terrestre, qui finit par lui
éclater au visage, ou le barbier rasant un client en parfaite synchronie avec
"La Cinquième Danse hongroise" de BRAHMS), il provoque aussi la
controverse... Cédant enfin à la suprématie du cinéma entièrement parlant,
CHAPLIN, qui, mieux que quiconque, sait traduire l'émotion par l'image muette,
se montre souvent malhabile quand il s'agit d'exploiter les ressources du
dialogue et du son: le discours pacifique final est trop long (6 minutes!) et
témoigne d'intentions d'une naïveté et d'une démagogie désarmantes ("J'aimerais
aider chacun, si possible, les chrétiens, les juifs,...")... Le pire,
peut-être, c'est que CHAPLIN, avec ce film, fait ses adieux à son personnage
fétiche: Charlot n'est plus vraiment Charlot, mais un personnage hybride, à la
croisée des chemins: le barbier a troqué le chapeau et la canne pour une blouse
blanche et un blaireau; le cheveu, lui, a perdu sa couleur jais pour une teinte
résolument poivre et sel...
En fait, la galerie de personnages que CHAPLIN inaugure
désormais à l'écran est à l'image de l'homme de la ville: plus résignée,
cynique et désabusée... Il faut dire que l'Amérique ne cesse de l'accuser de
sympathie communiste, et les déboires conjugaux de l'acteur n'arrangent pas ses
affaires... Ainsi, lorsqu'il épouse Oona, la fille du dramaturge Eugene
O'NEILL, de trente-six ans sa cadette, le 16 juin 1943, il y en a plus d'un qui
manque de s'étouffer... Contre toute attente, ce sera une union durable et
féconde (8 enfants!), basée sur une tendresse et une estime réciproques sans
équivalence...
Les deux films suivants de CHAPLIN sont des œuvres délicates
et raffinées, non sans défaut, mais pleines de charme... "Monsieur Verdoux
(id.)", en 1947, d'après une idée d'Orson WELLES, est une comédie à
l'humour très noir, librement inspirée des crimes du célèbre Landru... Le
cynisme y est poussé à un degré extrême: on devine que CHAPLIN a pris un malin
plaisir à jouer un boursier ruiné décidé à assassiner des femmes riches pour se
renflouer, lui qui a si souvent dû débourser des pensions alimentaires
astronomiques aux femmes qui ont jalonné sa vie...
"Les Feux de la rampe (Limelight)" constituent en
1952 le véritable chant du cygne de l'artiste : CHAPLIN y est Calvero, un vieux
clown alcoolique qui reprend goût à la vie et à la scène, au contact d'une
jeune ballerine... Le film représente un écho fidèle à la trame des
"Lumières de la ville", mais en plus tragique: l'homme amoureux se
sacrifie ici jusqu'à la mort pour sauver sa protégée... CHAPLIN joue pour la première fois en famille: Claire
BLOOM, la danseuse, est doublée dans certaines scènes par Oona; trois des
enfants du couple - Geraldine, Michael et Josephine - interprètent des gosses
des rues; même les demi-frères de Charlie - Sidney et Wheeler DRYDEN - et
Charles Jr. (fruit de son union avec Lita GREY) ont un petit rôle... Mais l'une
des scènes les plus drôles et émouvantes à la fois demeure le numéro de
duettistes que Calvero forme avec son pianiste: CHAPLIN a fait appel pour le
rôle à l'un des plus grands acteurs du cinéma muet alors oublié, Buster
KEATON...
Le 17 Septembre 1952, le divorce entre CHAPLIN et l'Amérique
semble définitivement consommé: l'acteur et sa famille embarquent à bord du
Queen Elizabeth, bien décidés à s'établir en Suisse... C'est dans sa propriété
de Corsier-sur-Vevey, puis dans les studios de Londres, que CHAPLIN décide
d'écrire une satire cinglante à l'égard des nouveaux médias, de la publicité
et... de la démocratie américaine: "Un roi à New York (A King In New
York)" sort en 1957; son fils Michael et la superbe Dawn ADDAMS lui
donneront la réplique...
S'il cumule à 77 ans les fonctions de producteur, réalisateur,
scénariste, dialoguiste et musicien pour ce qui sera son ultime tour de piste
("La Comtesse de Hong Kong [A Countess From Hong Kong]") en 1966,
CHAPLIN n'y jouera qu'un rôle modeste (celui d'un steward), mais
s'enthousiasmera à diriger pour la première fois des vedettes internationales:
Marlon BRANDO et Sophia LOREN... Le film, léger comme une bulle de savon, ne
retiendra pas l'attention...
Il reste à CHAPLIN un peu plus de dix ans à vivre: ces
dernières années seront intenses, parsemées des honneurs que les médias, les
festivals et les cérémonies diverses se bousculeront à lui rendre... Lui, la
légende vivante, consentira même à répondre favorablement à l'invitation en
1972 de Hollywood, par l'intermédiaire de l'Académie des Oscars: la statuette
en or massif qu'on lui remettra alors célèbrera l'accomplissement d'une
carrière hors du commun, mais constituera aussi le geste symbolique de la
réconciliation... Le vieil homme fatigué, quoique très ému, ne sera jamais dupe
de l'ironie du geste...
Moins de trois mois après ses funérailles, le 1er mars 1978,
un gang de mécaniciens polonais et bulgares, dans l'espoir d'extorquer une
rançon de la famille, profanera la tombe de Charlot et emportera la dépouille.
Ce n'est que le 18 mai suivant qu'on retrouvera son corps près du lac de
Genève, après avoir capturé les malveillants, et qu'on l'inhumera à nouveau, en
prenant soin cette fois de consolider le cercueil sous une épaisse couche de
béton armé...
Ce "fait divers" surprenant traduit bien
l'engouement fanatique et la convoitise que CHAPLIN peut susciter par-delà la
mort... Mais je préfère laisser les mots du poète Louis ARAGON saluer la
mémoire du géant du cinéma, ainsi qu'il les écrivit au lendemain de sa
disparition: "Je ne sais pas s'il y a jamais eu d'homme qui ait eu des
yeux comme les siens pour nous faire voir à la fois les pires âmes et les plus
doux regards. Il y a tant à dire, et finalement il y a tant qu'on ne peut que
taire. Les mots sont pauvres pour exprimer ce que mieux que tous les yeux ont
pu voir...".
Christophe JACOB © Cinéma m’était conté
- pour “Les Gens du Cinéma” (Mise à jour le 24/12/2006)
FILMOGRAPHIE :
1914 o
CM Charlot est content de lui / Course d’autos pour gosses (Kid auto
races at Venice) de Henry Lehrman
avec Billy Jacob
o CM Pour gagner sa vie
(Making a living / A busted Johnny
/ Doing his best) de Henry Lehrman
avec
Virginia Kirtley
o CM L’étrange aventure de
Mabel (Mabel’s strange predicament / Hotel Mixup) de Mack Sennett et Henry
Lehrman
avec
Mabel Normand
o CM Charlot et le parapluie
(Between showers / Charlie and the umbrella) de Henry Lehrman
avec
Ford Sterling
o CM Charlot fait du
cinéma (A film Johnnie / Charlie at the studio / Charlie the actor /
Movie nut) de George Nichols
avec
Roscoe Fatty Arbuckle
o CM Charlot danseur
(Tngo tangles / Charlie’s recreation / Music hall) de Mack Sennett
avec Chester Conklin
o CM Charlot entre le bar et l’amour / Charlot
est trop galant (His favorite
pastime / The bonehead /
Charlie is thirsty / Charlie’s reckless fling / The reckless fling) de George Nichols
avec Peggy Pearce
o CM Charlot marquis (Cruel, cruel love /
Lord Helpus) de Mack Sennett
avec Minta Durfee
o CM Charlot aime la patronne (The star boarder / The
fatal lantern / The hash-house hero) de
Mack Sennett
avec
Edgar Kennedy
o CM Mabel au volant
(Mabel at the wheel / His daredevil queen / A hot finish) de Mabel Normand
&
Mack Sennett avec Harry McCoy
o CM Charlot et le
chronomètre (Twenty minutes of love / Cops and watches) de Mack Sennett et
Charles Chaplin
avec
Gordon Griffith
o CM Charlot garçon de café
(Caught in a cabaret / Charlie the
waiter / Faking with society) de Mabel
Normand
avec
Harry McCoy
o CM Un béguin de Charlot /
Charlot est encombrant (Caught in the rain / At it
again / Who got stung?) de Charles Chaplin
avec
Mack Swain
o CM Charlot et Fatty dans le
ring (The knockout / Counted out / The pugilist) de Charles Avery
avec
Roscoe Fatty Arbuckle
o CM Madame Charlot / La jalousie de Charlot (A busy day / Busy as
can be / Lady Charlie) de Charles Chaplin
avec
Phyllis Allen
o CM Le maillet de Charlot
(The fatal mallet / Hit him again / The
pile driver / The rival suitors)
de
Charles Chaplin, Mabel Normand et Mack Sennett
avec Mack Sennett
o CM Le
flirt de Mabel (Her friend
the bandit / Mabel’s flirtation / A thief catcher) de Charles Chaplin et Mabel Normand
avec Charles Murray
o CM Charlot et
les saucisses (Mabel’s busy day / Charlie and the sausages / Hot dog Charlie) de Mabel
Normand
avec Slim Summerville
o CM Charlot et Mabel en ménage / Charlot et le
mannequin (Mabel’s married life /
The squarehead) de Charles Chaplin
avec Alice Howell
o CM Charlot dentiste (Laughing gas / Busy little
dentist / The dentist / Down and out) de Charles Chaplin
avec
Fritz Shade
o CM Charlot accessoiriste /
Charlot garçon de théâtre (The property man / Charlie on the boards /
Getting
his goat / Props / The rustabout / Vamping Venus) de Charles Chaplin
avec
Alice Davenport
o CM Charlot peintre (The
face on the bar room floor / The ham actor / The ham artist) de Charles Chaplin
avec Cecile Arnold
o CM Fièvre printanière (Recreation / Spring
fever) de Charles Chaplin
avec Norma Nichols
o CM Charlot grande coquette (The
masquerader / The female impersonator) de Charles Chaplin
avec Charles Murray
o CM Charlot garde-malade (His new
profession / The good for nothing) de Charles
Chaplin
avec Minta Durfee
o CM Charlot et Fatty font la
bombe (The rounders / Going down / The love thief) de Charles Chaplin
avec
Phyllis Allen
o CM Charlot portier /
Charlot concierge (The new janitor / The blundering boob) de Charles
Chaplin
avec
John Francis Dillon
o CM Charlot rival d’amour
(Those love pangs / Busted hearts / Oh, you girls / The rival mashers) de
Charles Chaplin
avec
Vivian Edwards
o CM Charlot et Mabel en
promenade (Getting acquainted /
Exchange is no robbery) de Charles Chaplin
avec
Phyllis Allen
o CM Le roman comique de
Charlot et Lolotte /La folle aventure de Charlot et Lolotte (Tillie’s
punctured romance /
For the love of Tillie / Marie’s millions / Tillie’s
big romance / Tillie’s nightmare) de Mack Sennett
avec
Marie Dressler
o CM Charlot mitron (Dough and dynamite / The cook / The doughnut
designer) de Charles Chaplin
avec
Chester Conklin
• +
scénario
o CM Charlot et Mabel aux
courses (Gentlemen on nerve / Charlie at the races) de Charles Chaplin
avec Mack Swain
o CM Charlot déménageur (His musical career / Charlie
as a piano move) de Charles Chaplin
avec
Charley Chase
o CM Charlot papa (His
trysting place / Family home / The ladies’ man / Very much married) de Charles
Chaplin
avec
Mabel Normand
• +
scénario
o CM Charlot nudiste (His
prehistoric past / The caveman / A dream / The Hula-Hula dance / King Charlie)
de Charles Chaplin
avec
Gene Marsh
• +
scénario
1915 o CM Charlot débute (His new job / Charlie’s
new job) de Charles Chaplin
avec Gloria Swanson
• + scénario
o CM Charlot fait la noce (A night out /
Champagne Charlie / Charlie’s drunken daze) de Charles Chaplin
avec Ben Turpin
• + scénario
o CM Charlot boxeur (The champion /
Battling Charlie / Champion Charlie) de
Charles Chaplin
avec Lloyd Bacon
• + scénario
o CM Charlot dans le parc (In the park / Charlie in the park / Charlie
on the spree) de Charles Chaplin
avec Margie Reiger
• + scénario
o CM Charlot veut se marier (A jitney
elopement / Charlie’s elopement / Married in haste) de Charles Chaplin
avec Leo White
• + scénario
o CM Charlot vagabond / Le vagabond (The tramp / Charlie on the farm /
Charlie the Hobo / Charlie the tramp) de Charles Chaplin
avec
Edna Purviance
• +
scénario
o CM Charlot à la plage (By
the sea / Charlie by the sea / Charlie’s day out) de Charles Chaplin
avec
Billy Armstrong
• +
scénario
o CM Charlot apprenti (Charlie at work / Charlie the
decorator / Only a working man / The plumber) de Charles Chaplin
avec
Charles Insley
• +
scénario
o CM Mademoiselle Charlot
(A woman / Charlie the perfect lady / The perfect lady) de Charles Chaplin
avec
Marta Golden
• +
scénario
o Carmen de
Raoul Walsh
avec
Theda Bara
• Seulement
apparition
o CM Charlot à la banque
(Thebank / Charliedetective/ Charlie at the bank / Charlie in the bank) de
Charles Chaplin
avec Carl Stockdale
• +
scénario
o CM Charlot marin (
Shanghaied / Charlie shanghaied / Charlie of
the ocean / Charlie the sailor)
de Charles Chaplin avec Wesley
Ruggles
• + scénario
o His regeneration de Gilbert M. Anderson
avec Marguerite Clayton
• Seulement apparition
o CM Charlot au music-hall (A night in the show / Charlie at the show /
A night at the show) de Charles Chaplin
avec Charlotte Mineau
• + scénario
o CM Charlot joue Carmen (Burlesque on
Carmen / Charlie Chaplin’s burlesque on Carmen) de Charles Chaplin
avec Ben Turpin
• +
scénario
1916 o CM Charlot cambrioleur (Police / Charlie
in the police / Housebreaker / Charlie the burglar) de Charles Chaplin
avec James T. Kelly
• +
scénario
o CM Charlot chef de rayon
(The floorwalker / Shop / The store) de Charles Chaplin
avec Eric Campbell
• + scénario et production
o CM Charlot pompier (The fireman / The fiery circle / A gallant
fireman) de Charles Chaplin
avec Albert Austin
• + scénario et production
o CM Charlot musicien / Charlot violoniste (The vagabond / Gipsy life)
de Charles Chaplin
avec Leo White
• + scénario et production
o CM Charlot rentre tard (One A. M. / Solo)
de Charles Chaplin
avec Albert Austin
• + scénario et production
o CM Charlot patine (The rink / Rolling around / Waiter) de Charles
Chaplin
avec Lloyd Bacon
• + scénario et production
o CM Charlot et le comte (The count / Almost a genteman) de Charles
Chaplin
avec
May White
• +
scénario et production
o CM Charlot chez l’usurier
(The pawnshop / At the sign of the
dollar / High and low finance) de Charles Chaplin
avec Henry Bergman
• + scénario et production
o CM Le machiniste / Charlot fait du ciné (Behind the screen/ The pride of Hollywood)
de Charles Chaplin
avec John Rand
• + scénario et production
o The Essanay-Chaplin revue of 1916 / The
Chaplin revue of 1916 de Charles Chaplin
avec Leo White
1917 o
CM Charlot policeman (Easy Street) de Charles Chaplin
avec Loyal Underwood
• + sujet, scénario et production – Non crédité
o CM Charlot fait une cure (The cure / The
water cure) de Charles Chaplin
avec Leota Bryan
• + scénario et production – Non crédité
o CM L’émigrant / Charlot voyage (The immigrant / Broke / Hello USA / A
modern Colombus / Thenew world )
de
Charles Chaplin avec Kitty Bradburry
• + scénario et production – Non crédité
o CM Chase me Charlie de Langford Reed et
Charles Chaplin
avec Edna Purviance
• + scénario
o CM Charlot s’évade (The adventurer) de
Charles Chaplin
avec Frank J. Coleman
• + scénario et production – Non crédité
1918 o
CM Une vie de chien (A dog’s life) de Charles Chaplin
avec Charles Reisner
• + musique, scénario et production
o CM Triple trouble / Charlie’s triple trouble
de Charles Chaplin et Leo White
avec Wesley Ruggles
• +
scénario
o CM The bond / Charlie
Chaplin in a liberty loan appeal de Charles Chaplin
avec Syd Chaplin
• + scénario et production
o CM Charlot soldat / Charlot dans les tranchées
(Shoulder arms) de Charles Chaplin
avec Jack Wilson
• + musique, scénario et production
1919 o
CM Une idylle aux champs (Sunnyside) de Charles Chaplin
avec Helen Kohn
• + musique et scénario
o CM Une journée de plaisir (A day’s
pleasure) de Charles Chaplin
avec Marion Feducha
• + musique, scénario et production
1921 o Le kid / Le gosse (The kid) de Charles Chaplin
avec Jackie Coogan
• + musique, scénario et production
o The nut de Theodore Reed
avec Douglas Fairbanks
• Seulement apparition
o CM Charlot et le masque de fer (The idle
class) de Charles Chaplin
avec Lita Grey
• + musique, scénario et production
1922 o
CM Jour de paie (Pay day) de Charles Chaplin
avec Phyllis Allen
• + musique et production
1923 o Le pèlerin (The pilgrim) de Charles Chaplin
avec Kitty Bradbury
• + scénario et production
• Seulement apparition
o L’opinion publique (A woman of Paris) de Charles Chaplin
avec Adolphe Menjou
• + musique, scénario et production
o Ames à vendre (Souls for sale) de
Rupert Hugues
avec Florence Vidor
1925 o La ruée vers l’or (The gold rush) de Charles Chaplin
avec Georgia Hale
• + musique, montage, scénario et production
1926 o A woman of the sea / The sea gull / A woman
by the sea de Josef von Sternberg
avec Eve Southern
• Seulement production
1928 o Le cirque (The circus) de Charles Chaplin
avec Merna Kennedy
• + musique, chanson, montage, scénario et production
• Prix honoraire aux Academy Awards, USA
o Mirages (Show people) de King Vidor
avec William Haines
• Seulement apparition
1931 o Les lumières de la ville (City lights) de Charles Chaplin
avec Virginia Cherrill
• + musique, scénario et montage
o DO The movie album de Herman Ruby
avec Harry Carey
• Seulement apparition
1936 o Les temps modernes (Modern times) de Charles Chaplin
avec Paulette Goddard
• + musique,
scénario et production
1938 o
DO Charlie Chaplin festival de Charles Chaplin et Alice Guy
avec Milton Berle
o DO Charlie Chaplin cavalcade de Charles
Chaplin
avec Edna Purviance
1940 o Le dictateur (The great dictator) de Charles Chaplin
avec Jack Oakie
• +
musique, scénario et production
• Prix NYFCC du meilleur acteur par le
cercle des critiques de cinéma de New York, USA
1946 o Monsieur Verdoux de Charles Chaplin
avec Martha Raye
• +
musique, scénario et production
• Bodil du meilleur film américain, Danemark
1950 o DO Herrliche zeiten / Wonderful times de
Günter Neumann et Erik Ode
avec Hans Albers
• Seulement
apparition
1952 o Les feux de la rampe (Limelight) de Charles Chaplin
avec Claire Bloom
• + musique, chorégraphie, scénario et production
• Ruban d’Argent du meilleur film étranger
par le syndicat national italien des journalistes de
cinéma, Italie
• Oscar de la meilleure musique – Prix remis
en 1973
1953 o CM Screen snapshots: Spike Jones in Hollywood de Ralph Staub
avec Mickey Rooney
• Seulement
apparition
1957 o Un roi à New York (A king in New York)
de Charles Chaplin
avec Dawn Addams
• + musique et production
1959 o
DO La grande revue de Charlot (The
Chaplin revue) de Charles Chaplin
• Seulement musique, scénario et
réalisation
1966 o La comtesse de Hong Kong (A countess
from Hong Kong) de Charles Chaplin
avec Marlon Brando
• + musique, scénario et production
1974 o DO Seigneur et
clochard (The gentleman tramp) de Richard Patterson
avec
Jack Lemmon
• Seulement musique
1975 o Smile de Michael Ritchie
avec
Bruce Dern
• Seulement musique
AUTRES PRIX :
·
Prix d’Honneur aux Bodil Awards, Danemark (1959)
·
Prix d’Honneur aux Academy Awards, USA (1972)
·
Lion d’Or pour sa carrière
au festival du
cinéma de Venise, Italie (1972)
·
Gala Tribute par le
Film Society of Lincoln Center, USA (1972)
·
Prix DGA membre honoraire à vie par la guilde des réalisateurs
américains, U.S.A. (1974)
© Philippe PELLETIER pour Les Gens du Cinéma (Mise
à jour André SISCOT 24/12/2006)